Cahiers de la Haute-Loire Année 1996

Description

La Préhistoire de la Haute-Loire : passé, présent et avenir d’Eugène BONIFAY

La Haute-Loire, département le plus riche en vestiges du très ancien paléolithique, est une région clé pour l’étude des premiers peuplements humains de l’Europe et pour les recherches sur l’adaptation des hommes préhistoriques aux variations du milieu naturel dans les zones de moyenne montagne. Des indices de présence humaine de 1 à 2,4 millions d’années sont découverts en Velay sur les sites de Sainzelles et de Soleilhac. [Voir sur Gallica]

Deux vierges romanes au canton de Saugues (Haute-Loire) de Jean BARTHOMEUF

L’étude porte sur les statues de Notre-Dame d’Estours et de Notre-Dame de Saugues. Émile Male avait reconnu dans Notre-Dame d’Estours l’archétype des Vierges en majesté. L’auteur date les deux statues de 1150-1180, de la même main. Il évoque ce en quoi elles se différencient des autres et leur restauration. [Voir sur Gallica]

Arlempdes, le premier château de la Loire de Christian CORVISIER

La première mention est de 1267. Les Montlaur en rendent hommage à l’évêque du Puy. Une famille chevaleresque d’Arlempdes apparaît dès 1152, sans que la preuve soit rapportée qu’elle appartienne à un premier lignage seigneurial. Fin XVe siècle, la famille de Poitiers Valentinois reconstruit le château. C’est alors davantage un habitat seigneurial fortifié qu’une forteresse. L’analyse archéologique des éléments permet de les dater, appuyée sur des plans des différentes étapes, coupes reconstitutions, photos. Les fenêtres à deux meneaux sont difficilement attribuables au faste de Diane de Poitiers. [Voir sur Gallica]

Le testament de Jean de Langhac (Langeac), évêque de Limoges et abbé de Pébrac de Jean CHEVASSUS

Un brouillon inconnu du testament de ce prélat-diplomate, né en 1480 sans doute à Domeyrat, permet à l’auteur d’étudier son lignage. Il joue un rôle important dans l’Église de son temps et fut ambassadeur de François Ier au Portugal, Pologne, Hongrie, Écosse, etc. Son œuvre de mécène se révèle dans son orfèvrerie, tapisseries et son fastueux tombeau dans la cathédrale de Limoges. Son portrait, conservé au Metropolitan Museum of Arts de New York, est donné en illustration. [Voir sur Gallica]

Une affaire d’honneur au Puy au début du XVIIe siècle (1618) de Jean ALIBERT

Un duel aux tragiques conséquences, près du pont de la Servante, sur le chemin de Vals à Tarreyre, oppose des jeunes gens de bonne famille. Les protagonistes sont : Pierre de Colin, la victime ; les Chaste, Spert, Licques, Dulac et Irailh parmi les agresseurs. Un monitoire devrait faciliter l’instruction, mais les chanoines qui l’ont rédigé sont aussi proche parents des agresseurs que les plus hauts magistrats du Puy : Guillaume Bertrand, juge mage, Hugues de Fillère, Claude Martel bayle, etc. L’auteur, dans l’étude de cette parentèle, remet en cause de nombreuses généalogies. [Voir sur Gallica]

Colempce, village relais sur le vieux chemin du Puy au Vivarais de Jean CHERVALIER

L’auteur évoque les ponts successifs qui permettent de franchir la Gazeille à Colempce dans la commune de Chadron. En 1697 un vestige de pont en pierre auquel succède un pont plancher en 1699 qui est remplacé par un pont en dur en 1770. Ce dernier est emporté par la crue de 1866. Le pont métallique qui le remplace résiste à la crue de 1980. [Voir sur Gallica]

Guillotiné au Puy, Claude du Grail, prêtre de Saint-Agrève de Christian de SEAUVE

Claude de Bernard de Talode du Grail, issu d’une famille féodale des environs du Puy, est un prêtre réfractaire qui affronte malgré une nature chétive et une intelligence médiocre les rigueurs de la vie clandestine. Jusqu’à l’échafaud final, en février 1794, la vie du proscrit, parfois protégé ou abrité par les protestants, se déroule cachée dans les bois sur les pentes du Mézenc autour de Chaudeyrolles. Une complainte raconte son arrestation. [Voir sur Gallica]

Écouter la complainte de l’abbé du Grail, chantée par Jean Pigeon :

Les vagabondages politiques d’Hippolyte de Chabron (suite) de Philippe MORET

En Haute-Loire, Lafressange tente avec pugnacité d’obtenir une grâce de Louis-Philippe, qui ne remet qu’une moitié de la peine. Hippolyte enfermé deux mois à la prison de Roanne à Lyon donne un rare récit de la vie quotidienne derrière les barreaux. Revenu à Monistrol, il se justifie dans son courrier. S’il garde ses convictions quant à la société, il voit en Naundorff « un homme infernal». Quant à Solard, secrétaire du directeur des Invalides, puis sous-préfet de la Seconde République et de Napoléon III, ce triste épisode est vite oublié ! Lafressange fait nommer Hippolyte maire de Monistrol en 1847, succédant à son père. Derrière cette façade, les Chabron, la mère et les deux fils, se montrent fouriéristes, abonnés à la Démocratie pacifique. Hippolyte envoie des contributions à ce journal, notamment sur Yssingeaux, assiste aux banquets phalanstériens de Saint-Étienne. En 1848, alors que la mode est au socialisme, Hippolyte, qui l’est depuis longtemps, doit céder sa place de maire. Candidat malheureux aux élections de Pâques 48, il affiche son socialisme « essentiellement chrétien ». Mais la Haute-Loire vote au centre et à droite. Aux législatives de mai 1849, la gauche lui refuse l’investiture, préférant les « montagnards » farouches aux socialistes pacifiques. Hippolyte se replie sur ses terres et sur la poésie : Notre pays et notre mère, souvenirs poétiques. [Voir sur Gallica]

L’usine de la Darne à Coubon : souvenirs, témoignages, réflexions de Bernard FEMINIER

Auguste Vacher, dentellier aux Pandraux, crée en 1908 cette usine sur une ancienne propriété pour fabriquer du fil pour les dentelliers du Puy. Après une liquidation consécutive à la guerre de 14-18, l’affaire, reprise par Marcel Steiger, emploiera 180 personnes dans la période faste des Filatures du Velay. Après 1940, l’usine est la seule à fabriquer du fil en zone libre. L’auteur analyse la construction de l’usine par Gustave Roux avec une cheminée de 42 m de haut ; la technique ; la condition ouvrière, loisirs et les incidences sociales et économiques. L’usine cesse toute activité en 1976. [Voir sur Gallica]

Production de la chaux et du plâtre dans le bassin du Puy de Roger CHOUVY

Une carte donne les carrières de gypse sous la vieille-ville du Puy qui ont été exploitées jusqu’au début du XIXe siècle elle indique le mont Ronzon d’où la chaux est extraite ; elle marque l’implantation des chaufourniers, chassés de la ville dans les faubourgs. Les nuisances, la voie de chemin de fer et la route les délogent de Ronzon et du Puy vers Espaly où le dernier four s’éteint en 1946. L’auteur suit les familles dans leur développement industriel et la sienne sur cinq générations. Il étudie la technique d’exploitation, de traitement avec des puits allant jusqu’à 20 m de profondeur, prolongés de galeries, les multiples usages de la chaux et la condition des ouvriers avec création de Société de secours mutuels en 1896 et un Syndicat en 1904. [Voir sur Gallica]

Communes dissoutes de l’arrondissement du Puy de Roger NICOLAS

Depuis 1790 douze communes ont été soit rattachées à la commune voisine ou partagées entre deux communes comme Chacornac entre Cayres et Saint-Haon, d’autres comme Brives et Charensac sont fusionnées, etc. L’auteur donne les causes et circonstances, etc. L’article est complété par une cartographie détaillée et des tableaux d’évolution démographique. [Voir sur Gallica]

Contribution à l’histoire du Chambon-sur-Lignon : le foyer universitaire des Roches et la rafle de 1943 de Gérard BOLLON

Une centaine de jeunes gens de quinze nationalités, quatre religions, pris en charge par des mouvements caritatifs et par le voisinage, longtemps protégés par la préfecture de la Haute-Loire ; dix-neuf arrestations par la police allemande, dont le directeur Daniel Trocmé : beaucoup ne reviennent pas des camps. Listes des pensions d’enfants et de familles du Chambon-sur-Lignon, des étudiants ayant séjourné aux Roches, documents d’archives. [Voir sur Gallica]

15 août 1942 : Le Puy accueille la jeune France catholique de Dominique AVON

Ce rassemblement des routiers et des scouts est-il une manifestation d’adhésion au maréchal Pétain ? Les pères Forestier & Doncœur font de ce pèlerinage une mobilisation spirituelle des jeunes pour que “la France vive” et contre le totalitarisme. Si dans son sermon le père Doncœur rejette la présence allemande, les ambiguïtés demeurent avec la diffusion du message du chef de l’État. L’auteur étudie la presse : avant, pendant et après. L’atmosphère lors du passage de jeunes qui portent les vierges N-D de Boulogne ou N-D de Strasbourg reste émouvante. Auguste Rivet apporte un témoignage sur Mgr Martin avec un extrait du journal de Jacques de Seauve du 11 novembre 1941. [Voir sur Gallica]

Souvenirs politiques : opinions, actions, réactions (1947-1995) d’Auguste RIVET

L’auteur évoque l’influence des préfets qu’il a connus et s’interroge sur le rôle de l’Église, de l’argent et des femmes dans la politique. Quant aux élections auxquelles il participe soit comme secrétaire du parti, soit comme candidat, il se livre jusqu’à l’autocritique. Cependant dans son texte l’anecdote savoureuse ou allusive ne l’emporte jamais sur la réflexion. [Voir sur Gallica]

Les 4 derniers ouvrages des Cahiers de la Haute-Loire :

Informations complémentaires

Dimensions 240 × 165 mm