Actes du colloque Saint-Michel d’Aiguilhe (2009)

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Auteur : Collectif

Description

  • Martin de Framond, Saint-Michel d’Aiguilhe… Truanus, doyen de la cathédrale, agit en accord avec l’évêque Gotescalk, 1er pèlerin de Saint-Jacques dans la charte de fondation de la chapelle du Xe s. Pas de culte antérieur, ni de liturgie propre à l’archange sur le site, la présence d’ermite au sommet est probable. L’hôpital Saint-Clair dès la fin du XIe s. témoigne du pèlerinage qui est intégré dans le jubilé de Notre-Dame du Puy dès 1418 avec ses autels dont celui du lévrier saint Guignefort !
  • Pierre Riché, Les débuts du Mont-Saint-Michel aux VIIIe-XIe siècles. Les premiers textes légendaires, liés à ceux du Mont Gargano, sont du XIe s. L’Archange apparait sous le règne de Childebert III (695-711) et de l’évêque Aubert. Les pèlerinages s’échelonnent à partir du Xe s. Vers 966, le duc Richard y installe les moines bénédictins qui étendent le domaine et renforcent les liens avec la Normandie. Le pèlerinage des enfants se développe au XVe s., malgré les interdits.
  • Anne Wagner, Le culte de saint Michel dans l’Empire. Charlemagne en 813 étend la fête de saint Michel à la suite des Pippinides. Les Ottoniens accentuent son caractère militaire. Michel protège les portes des villes et des chapelles dont celle de Reims en 696 ou en Lorraine en 971, etc. Le rôle des moines, notamment Irlandais, est déterminant. Le combattant est associé à saint Maurice, au Christ sur la croix, à la Vierge. L’iconographie l’associe à Abraham et aux âmes.
  • Nathanaël Nimmegeers, Le culte de saint Michel dans le sud-est de la France (Ve-XIIIe s.). Seuls 79 sites d’importance et attestés avant 1300 sont relevés. Le culte apparait à Arles dès le VIe s., puis au IXe s. à Marseille et Cavaillon, etc. Les monastères, comme Saint-Victor de Marseille, l’abbaye de Lérins amplifient le mouvement. Leur succèdent aristocrates, évêques et chapitres. La densité des sites est faible sauf en Provence où le saint Michel guerrier répond peut-être au voisinage musulman.
  • Vincent Juhel, Saint Michel et ses principaux sanctuaires. Recherches sur le culte michaélique en France. Seul le Mont-Saint-Michel possède une dimension nationale : Aiguilhe, Saint-Michel-de-Transières, Denestanville, Saint-Michel-de-Gout, Saint-Michel de Tonnerre, Saint-Michel près de Troyes, Montier-la-Celle, Saint-Michel-du-Mont-Gargan, Lesneven, Lande-de-Goult, Montaigu en Mayenne, Saint-Michel-de-la-Courbe, Saint-Michel-de-Curienne, Saverne, Puy-Saint-Michel, Trannes, Andlau, Suzan, Cornalis, Meilhan, Saint-Michel-la-Rivière, Saint-Michel-de-Nahuse sont évoqués.
  • Esther Dehoux, Peindre l’Archange. Réforme de l’Eglise et politique locale à Aiguilhe et au Puy (XIIe-XIIIe s.). L’auteur s’attache à la fresque sur la justice de l’Au-delà d’Aiguilhe et à celle du grand porche de la cathédrale. Michel ne porte pas la balance : au Puy le globe et le bâton blanc lui donnent les attributs judiciaires. A Aiguilhe, il plante le bâton blanc dans la gueule du démon. Au Puy, l’Archange est entouré de saint Paul avec le pallium et saint Pierre. Ce pallium témoigne de l’autorité et de l’indépendance de l’évêque Mehun.
  • Christian Lauranson-Rosaz, Saint Michel et la Romania – Le Midi de la Gaule de l’an mil sous le signe de l’archange Michel. Le culte michaélique byzantin, nordiste d’apparence, occulte les trois grands sites de la Romania. Les Auvergnats avec les Montboissier, les Ravenates avec Jean Vincent, et ceux de Gothie de part et d’autres des Pyrénées avec Advert abbé de Lézat fondent La Cluse. Le clunisien Garin restaure Cuxà vers 965. Des Ravenates se réfugient à Cuxà et passent par La Cluse qui devient un asile pour les Italiens et les Gothiques. Gotescalc dès 962 propage ce culte en Romania.
  • Xavier Barral I Altet, Saint-Michel d’Aiguilhe : observations sur les deux projets architecturaux, la sculpture et la polychromie des chapiteaux. Le premier édifice du Xe s., un reliquaire, répond à des modèles de l’Antiquité romaine et l’extension du XIIe s. intègre cet art préroman. L’influence de la route des pèlerinages sur la sculpture est douteuse. Les chapiteaux et leur décor peint répondent à un programme iconographique global. Ils ont été préfabriqués dans un atelier collectif, et la polychromie achevait les chapiteaux non finis.
  • Bernard Sanial et Bernard Galland, L’archange saint Michel, de la psychostasie au culte des morts, à la lumière de quelques exemples français, vellaves et alti-ligériens. L’archange psychostase, pesant les âmes, est représenté à Autun, Conques, Arles, Saujon, Saintes, Corme-Royal, Saint-Pierre-de-Chauvigny, Brive, Grenoble, Nevers, Vézelay et pour la période gothique Amiens, Paris, Bourges, dans la peinture du XVe s., etc. En Haute-Loire, il figure à Aiguilhe, Blassac, Peyrusse, Polignac, Brioude et au Monastier au sommet d’un contrefort.
  • Laurent Hablot, Saint Michel, archétype d’un support héraldique : l’ange écuyer. Les Plantagenet s’approprient saint Georges et les Capétiens saint Michel. L’archange, pas toujours représenté en guerrier, porte souvent un écu orné d’une croix et devient le saint tutélaire des Valois sous différentes formes, associées aux fleurs de lys réduites à trois, symbole trinitaire. L’ange soutient l’écu des Capétiens et plus tardivement celui des Plantagenet. A partir du XVe s. la noblesse européenne s’empare de ce thème.
  • Christian Davy, Les peintures murales de la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe. En1851, Anatole Dauvergne relève les peintures murales. La lumière rasante met en évidence un travail préparatoire des formes par incision. La main, peinte sur une croix, orientée vers le sol, est celle du Bon Pasteur ; l’évêque du XIVe s. est Jean de Chandorat ; un visage qui vomirait des rinceaux répondrait aux sculptures de la façade. Michel combattant de l’Apocalypse et la taille de la Vierge disproportionnée, dans l’adoration des mages, attire l’œil du pèlerin.
  • Alain Dubreucq, Saint-Mihiel : les reliques de l’Archange. La fondation de Saint-Mihiel en Lorraine en 709, suit l’apparition de l’Archange au Mont Saint-Michel en 708. La liste des anges reconnus officiellement est fixée en 849, la fête en 813. Une chronique écrite en 1036 et 1051 rapporte la fondation du monastère de Saint-Mihiel avec les reliques rapportées du Mont Gargan. Le fondateur, le comte Wulfoald II s’oppose aux Pippinides. Après 816, le transfert de l’abbaye dans la vallée rend nécessaire la quête d’autres reliques.
  • Pierre Ganivet, Le culte de saint Michel dans le diocèse de Lyon au Moyen Age, Trois notes sur les lieux dédiés à l’Archange. L’épitaphe de Carétène attribuerait à cette reine burgonde, au tournant des Ve et VIe siècles, la fondation de la première église dédiée en Gaule à l’Archange. L’église Saint-Michel d’Ainay, détruite au XVIIIe s., existe certainement au IXe s. Apparaissent la dédicace à Saint-Michel : Bâgé, Bully, Chazelles. Fourneaux, Genod, Mions, Nantua, Oingt, Randans, Roche (La), Savigny, dont l’auteur détaille le passé.

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