Description
♦ Pierre-Éric Poble, « Dynamiques médiévales en Velay : le Pays des Sucs et Yssingeaux du Ve au XIIe siècle » (50 p.)
L’antiquité tardive et le haut Moyen Âge sont peu documentés pour le pays d’Yssingeaux. L’espace s’organise progressivement avec le domaine d’Alinhac et quelques places fortes, dont Glavenas. La christianisation aux temps mérovingiens se manifeste par la fondation d’églises : Saint-Jeures, Araules, Apilhac. À l’époque carolingienne, les évêques du Puy ordonnent ce territoire. Puis des châteaux couvrent le pays avec notamment l’ensemble Carry-Vertamise-Lignon, mais aussi Glavenas et Lapte. Le remarquable site de Saussac est fortifié vers le Xe siècle. Enfin le XIIe siècle verra la reconstruction des églises et de châteaux et l’implantation d’ordres monastiques, tandis que le réseau routier se conforte.
♦ Vincent Surrel et Martin de Framond, « Les textes occitans de Philippe IV de Lévis-Lautrec, seigneur de Roche-en- Régnier, et de son entourage (1398-1413) » (30 p.)
De 2012 à 2019, notre revue a restitué par quatre articles l’importance de Roche-en-Régnier. La présente contribution publie 13 pièces inédites de correspondance en occitan entre Philippe IV de Lévis et ses agents, principalement sur des affaires financières ou fiscales. Majoritairement rédigées à Meyras (Ardèche), elles permettent d’aborder les pratiques linguistiques du seigneur de Roche-en-Régnier, descendant d’une lignée ayant participé à la conquête du Midi. Les caractéristiques de l’occitan employé sont analysées en détail.
♦ Marie-Laure Monfort, « Modernité des récits de pestes dans le Liber De Podio (1481-1557) » (34 p.)
Le Liber De Podio d’Étienne Médicis est un document irremplaçable qui nous réserve encore bien des découvertes. L’autrice étudie les récits de pestes de Médicis, qu’il les rapporte ou qu’il les ait vécues. L’analyse du chroniqueur ponot de ces phénomènes est empreinte d’une vision moderne se basant sur les connaissances de son temps et questionnant l’étiologie de ces fléaux. Il s’inscrit pleinement dans la rénovation de l’humanisme médical à la Renaissance. Les mesures prises par l’administration consulaire, dont la création du clos Saint-Sébastien, sont, dans une certaine mesure, cohérentes et efficaces.
♦ Bernard Galland, « Sur l’emplacement du clos Saint-Sébastien au Puy-en-Velay, fondé lors de la peste de 1526 » (16 p.)
La publication du Liber de Podio par Augustin Chassaing est accompagnée d’un plan du Puy en 1544 qui semble localiser précisément le clos Saint-Sébastien où étaient reclus les pestiférés. Ce plan est cependant en contradiction avec les affirmations de Médicis. La découverte d’un plan inédit aux archives départementales ainsi que le dépouillement précis des matrices cadastrales « napoléoniennes », permet de proposer une hypothèse de localisation beaucoup plus plausible de cet établissement dont il ne reste rien aujourd’hui.
♦ Jean Mourier, « Le mas de Trintinhac et ses moulins à Cayres » (28 p.)
Démembré entre de nombreux acheteurs en 1876, le domaine de Trintinhac se situait sur deux mandements, Cayres-le-Château, sous la juridiction de l’évêque du Puy et Solignac, dépendant du vicomte de Polignac. Le domaine passe successivement des Mirmande aux Dumas, puis à des institutions religieuses et enfin aux Pradier d’Agrain. Outre un ensemble de bâtiments aujourd’hui dénaturé, le domaine comprenait un étang et quatre moulins à eau dont deux subsistent de nos jours. Des baux nous renseignent sur leur activité et leur gestion.
♦ Michel Engles, « Les toitures de l’habitat dans le mandement d’Eynac au XVIIe siècle » (26 p.)
Le compoix d’Eynac de 1643 présente la particularité de renseigner pour chaque habitat la nature de sa toiture. Eynac se situe dans une zone charnière où sont accessibles des carrières de lauze, des tuileries et où l’on cultive le seigle. Par une
approche statistique, l’auteur démontre que 70 % des habitations sont couvertes à paille. Une approche diachronique des toitures montre que le chaume était répandu jusqu’aux portes du Puy et qu’une évolution s’est faite vers la lauze puis rapidement vers la tuile.
approche statistique, l’auteur démontre que 70 % des habitations sont couvertes à paille. Une approche diachronique des toitures montre que le chaume était répandu jusqu’aux portes du Puy et qu’une évolution s’est faite vers la lauze puis rapidement vers la tuile.
♦ Philippe Ramona, « Le château de La Bernarde (Espaly) et la famille de Licques. De la métairie de rapport au château de plaisance » (42 p.)
L’histoire du château de La Bernarde et des Licques traverse un demi-millénaire dont les temps forts sont à l’échelle de la vallée de la Borne en amont d’Espaly : formation par acquisitions successives d’un grand domaine agricole sur lequel s’appuie une famille de la bourgeoisie ponote de la fin du Moyen Âge pour accéder à la noblesse, déchirements des guerres de religion, transformation de ce domaine agricole en demeure de plaisance, maintien sous la Révolution malgré l’émigration, aventure industrielle sans lendemain avec l’exploitation des bitumes, puis morcellement progressif du domaine, dégradation des bâtiments jusqu’à leur rachat en 1987.
♦ Reginald Henry, « Le parc du château de Figon (Raucoules) » (26 p.)
Le château de Figon, du nom de Carlo Figoni († 1606), un éminent juriste florentin venu dans la suite de Catherine de Médicis, comporte un ensemble de jardins, dont le plus ancien, la Salle d’Arbres a été conçu et planté au XVIe siècle. À cette partie, conservée à l’identique jusqu’à nos jours, seront adjoints des jardins en terrasse, une allée monumentale. Ensuite le XIXe siècle, suivant la mode des jardins anglais, verra la création d’un parc romantique mettant en valeur rochers et vallons. Se retrouvent ainsi à Figon quatre siècles d’évolution de l’art des jardins.
♦ Thibault Sauzaret, « De Frison-Roche à Boudon-Lashermes, les Garamantes en Velay, une histoire fantasmée » (44 p.)
Albert Boudon-Lashermes, le fantasque érudit poète et félibre du Velay a attribué une origine ligure aux Vellaves. Sur le tard, grâce aux explorations d’un lointain cousin, Roger Frison-Roche, il découvre les Garamantes un peuple saharien, qu’il considère comme des survivants de l’Atlantide engloutie. De la coïncidence de leur nom avec celui d’un toponyme du bassin du Puy, il échafaude une théorie dans laquelle les Garamantes, donc les Atlantes, ont peuplé le Velay. Il s’inscrit dans les courants diffusionnistes de l’ethnogenèse. Si ses théories ne correspondent à aucune réalité archéologique, elles le placent au sein d’un réseau de pensée européen de son temps.
♦ Alix de Lachapelle d’Apchier, « L’homme qui portait la gourde et la coquille, le bâton et la souquenille… » ( 10 p.)
L’œuvre d’Alix de Lachapelle d’Apchier (1871-1954) comporte des pièces non incluses dans ses recueils de contes publiés. Ce conte sur un pèlerin à Saint-Jacques-de-Compostelle, aux pouvoirs très spéciaux, nous permet de faire écho au grand développement actuel de cet itinéraire pérégrin.