Description
♦ Martin de Framond, « Des Limousins en Velay autour de l’évêque Geoffroi de Pompadour (1486-1514) » (64 p.)
Une identification d’armoiries dans le cloître de la cathédrale du Puy a attiré l’attention sur Geoffroi de Pompadour, prélat de cour proche du cardinal d’Amboise. Typique des abus de son temps, il était connu, mais on découvre son entourage qui a permis, malgré son absentéisme, sa main-mise sur le diocèse contre les Chalencon Polignac. Outre la répartition des bénéfices ecclésiastiques et notamment des dignités du chapitre cathédral, une politique de mariages lui assure la collaboration en Velay de Limousins comme les Lastours et le vicomte de Turenne. Les données du Velay permettent au passage de résoudre une petite énigme héraldique limousine.
♦ Alain Cler, « Le Monastier-sur-Gazeille en 1642, essai de reconstitution » (28 p.)
L’auteur tente de reconstituer le plan du Monastier au milieu du XVIIe siècle sur la base du compoix de 1642, couplé avec une exploitation systématique des registres de baptêmes disponibles dès 1612. Les habitations décrites dans le compoix sont repositionnées sur le plan cadastral de 1830. Le tissu social des propriétaires se compose d’artisans dont ceux liés aux muletiers, avec des quartiers plus bourgeois. L’enclos de l’abbaye des bénédictins de Saint-Chaffre et de leur abbé Charles II de Senecterre se révèle avec ceux qui les servent.
♦ Isabel Encinas Bodega et Rafael Feria y Pérez, « Robert Michel, sculpteur des rois d’Espagne au XVIIIe siècle » (20 p.)
Bien ignoré dans son pays d’origine, le sculpteur Robert Michel a fait l’objet d’une très grande exposition madrilène en 2020. Les responsables de cette manifestation nous dressent un panorama de l’immense œuvre sculpté et dessiné de celui qui fut le sculpteur officiel de deux rois d’Espagne, jusqu’à devenir le directeur général de l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando à Madrid. L’illustration abondante permet de saisir la virtuosité de son ciseau.
♦ Isabelle Malfant-Masson, David De Los Santos, Didier Perre, « Robert Michel, avant l’Espagne » (38 p.)
Cet article à plusieurs voix, contrairement aux approximations des historiens français ou espagnols, établit les origines de Robert Michel, né au Puy en 1721 d’une mère ponote et d’un père maître vitrier venant d’Isches (Vosges). Des documents inconnus sont mis au jour établissant de manière définitive l’ascendance et l’entourage de Robert Michel (et de son frère Pierre). Les éléments publiés sur sa formation sont discutés et rectifiés. Enfin la présence possible d’œuvres de Robert Michel en Velay fait l’objet d’un nouvel examen.
♦ Bernard Galland, « La maison des têtes au Puy-en-Velay, faussement attribuée aux frères Michel, essai d’interprétation » (20 p.)
L’immeuble du 46 de la rue Pannessac au Puy-en-Velay possède une façade très richement ornée qui en fait un des plus remarquables immeubles de la ville. Les indications informatives à destination du public qu’elle porte attribuent la paternité de cette façade à Robert et Pierre Michel. Une analyse architecturale et comparative précise, tout comme les incohérences chronologiques, permettent de réfuter cette attribution, ainsi que sa datation de 1620. Son rapprochement avec le pavillon Lobeyrac, dont les sculptures sont vraisemblablement de la même main, permettent de la dater d’environ 1656.
♦ Germain Alibert, « Le carnet secret de Jean-Louis Boutin, prêtre réfractaire de Montusclat » (36 p.)
Découvert fortuitement, un petit carnet appartenant à Jean-Louis Boutin (1762-1816), curé de Montusclat, puis des Vastres, nous replonge dans la seconde période de répression des anti-révolutionnaires, après le coup d’État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Ce document, outre des écrits liturgiques, des actes de baptêmes ou de mariage clandestins, contient des pièces rimées destinées à être chantées, traduisant l’état d’esprit des prêtres réfractaires et les risques qu’ils encouraient. Une complainte inédite sur la fin de Jacques Perbet, chapelain de Queyrières, ainsi qu’une longue pièce en occitan fustigeant les prêtres jureurs, complètent ce corpus.
♦ Alain Romeuf, « Un artiste dans la dentelle, Alexandre Raybaud (Cannes 1865 – Le Puy 1928) » (48 p.)
Bien oublié aujourd’hui, Alexandre Raybaud fut, comme son ami Chaleyé, un des plus brillants créateurs de dentelles à la main au Puy-en-Velay, avant et après la Première Guerre mondiale. Il joua un rôle déterminant dans l’œuvre de la Dentelle au foyer, association nationale qui tenta de relancer l’industrie dentellière à partir de
1910. C’était aussi un peintre de talent dont nous découvrons la production, restée totalement inconnue à ce jour. Son décès donna lieu à un inventaire détaillé qui éclaire les sources de son travail et plus généralement la condition sociale d’un important fabricant de dentelles ponot dans le premier quart du XXe siècle.
1910. C’était aussi un peintre de talent dont nous découvrons la production, restée totalement inconnue à ce jour. Son décès donna lieu à un inventaire détaillé qui éclaire les sources de son travail et plus généralement la condition sociale d’un important fabricant de dentelles ponot dans le premier quart du XXe siècle.
♦ François Boulet, « De Gaulle, le Mont-Mouchet et la Haute-Loire (5 et 6 juin 1959) » (30 p.)
Si le général de Gaulle était déjà venu en Haute-Loire en 1945 et 1950, il y effectue pour la première fois une visite officielle en tant que président de la toute jeune Cinquième République. Venant du Cantal, il fait un court passage au Mont-Mouchet, puis vient au Puy où il passe la nuit après une allocution sur le perron de l’Hôtel de Ville, devant une foule considérable. Il repart ensuite le lendemain en direction de Brioude, l’Yssingelais n’est donc pas parcouru. Ce voyage est à la fois marqué par l’arrière-plan des évènements d’Algérie et par des oppositions entre les mouvements d’anciens résistants, certains souhaitant rendre hommage au chef de la France libre, d’autres contestant la politique du nouveau président de la République et appelant au boycott de cette visite.