Cahiers de la Haute-Loire Année 2025

Description

♦ Manuel Perret, « La famille de Monchauvet entre le XIII^e et le XIV^e siècle » (29 p.)

Le hameau de Montchauvet, au nord du Gévaudan, près de Saugues, était le siège d’une famille éponyme. Il a été abandonné à la fin du XV^e siècle. L’auteur réalise un inventaire des archives évoquant cette famille. Il le confronte aux publications précédentes. La filiation des Montchauvet va de pair avec l’étude des familles alliées : Servières, Giberge, du Four, Chastel. Cette famille de Montchauvet s’insère dans le système féodal saugain et s’imbrique dans le contexte géopolitique du Gévaudan.

♦ Germain Alibert, « Un épisode tragique de la peste au Monteil de Saint-Haon, vers 1531 » (27 p.)

Un document fragmentaire nous livre une partie des témoignages d’un procès en succession, suite à une série de décès en pleine épidémie de peste. Il s’agit de démontrer qu’à leur naissance deux petites jumelles nées après le décès de leur père pestiféré, de leur mère elle-même atteinte de peste, ont bien vécu quelques heures après leur naissance. De la réponse dépend la détermination des héritiers : leur mère ayant survécu ou d’autres ayant-droit. Cet épisode nous plonge au cœur-même de la contagion, de ses drames, de ses courages et de ses peurs.

♦ Alain Debard, « Premiers temples et premiers pasteurs à Saint-Voy » (17 p.)

L’édit d’Amboise de 1563 a octroyé aux protestants du Velay le seul lieu de Saint-Voy pour l’exercice de leur culte. La chronologie de la construction d’un temple et son emplacement étaient jusqu’alors imprécis ou inconnus. En réalité, ce sont trois temples successifs qui ont été édifiés en un lieu que l’auteur identifie précisément. Il identifie aussi l’emplacement du cimetière protestant. Cette étude met au jour la personnalité du pasteur Claude Rivier, premier pasteur du premier temple édifié en 1576.

♦ René Bore, « L’église et la paroisse de Saint-Victor-sur-Arlanc vues par les visites pastorales (1639-1777) » (25 p.)

Saint-Victor-sur-Arlanc relevait avant la Révolution du diocèse de Clermont-Ferrand. Les procès-verbaux des visites pastorales des évêques permettent de dresser un état des lieux matériel et moral de la paroisse dont l’église est un vestige de la commanderie des Antonins du Viennois. On découvre une paroisse aux faibles moyens, les objets de culte sont en mauvais état et l’emplacement du cimetière inconvenant. La population semble pieuse et l’instruction des filles inexistante.

♦ Alain Cler, « De la destruction du cloître du Monastier aux constructions du XIX^e siècle. Le mystère de la maison Gire » (33 p.)

Reprenant l’étude d’André Crémillieux parue en 1988 dans notre revue qui décrivait des pierres sculptées récupérées dans la démolition de la maison Gire, Alain Cler nous brosse le panorama des nombreuses destructions et remaniements des bâtiments abbatiaux du Monastier-sur-Gazeille. Examinant successivement plusieurs hypothèses qu’il écarte, sans pouvoir cependant conclure avec certitude, il retient une piste qui demandera à être confortée. Une étude éclairante sur le chantier permanent de destructions et reconstructions que fut Le Monastier jusqu’au XX^e siècle.

♦ Vincent Surrel et Didier Perre, « L’enquête linguistique impériale de Coquebert de Montbret en Haute-Loire » (53 p.)

La Révolution et surtout le Premier Empire furent l’âge de la statistique. Un vaste chantier d’objectivation chiffrée de l’état de l’Empire (bien plus vaste que la France actuelle) sous tous ses aspects, démographique, économique, sociologique, culturel, etc. fut entrepris. Le dossier Haute-Loire de l’enquête sur la diversité linguistique de la France était jusqu’à présent inédit. Conservé pour l’essentiel à la Bibliothèque nationale de France, il est ici intégralement publié et commenté. Il nous apporte un éclairage sur les conceptions linguistiques des élites avant l’essor de la linguistique scientifique à la fin du XIX^e siècle.

♦ Christian Corvisier, « Le clocher angélique de la cathédrale du Puy-en-Velay avant et après sa reconstruction en 1846-1847 » (45 p.)

Le « clocher angélique » de la cathédrale du Puy-en-Velay, vient de faire l’objet d’une importante campagne de restauration de 2022 à 2024. Cette étude fait un point sur les états historiques successifs de cette coupole régulièrement remaniée au cours des siècles et entièrement reconstruite en 1846-1847. En 1886, une nouvelle restauration eut lieu comprenant notamment la réfection de la couverture en plomb. Dans l’ensemble, ces restaurations ont tenté d’être fidèles à l’esprit roman de ce qui était autrefois une tour campanaire et non une tour-lanterne, comme aujourd’hui.

♦ Timothé Lhoste, « Auguste Aymard, la science de province face à la science parisienne » (21 p.)

Auguste Aymard (1808-1889) fut un érudit central du XIXe siècle en Velay. Avec une ténacité remarquable, alliée à un grand sens politique, il s’est battu sans relâche pour faire reconnaître ses découvertes, dont le controversé « homme de la Denise » et pour promouvoir la science en Velay. Sa correspondance avec les plus grands savants de l’époque, conservée au Muséum national d’histoire naturelle et à l’Institut de France, témoigne de cet engagement mais aussi de ses rancœurs vis-à-vis de la capitale. Elle montre aussi sa détermination dans la réalisation de son grand-oeuvre,
l’ouverture d’un grand musée au Puy-en-Velay.

♦ Matthieu Le Verge, « La note de Robert Brie sur l’activité du commissariat du Puy-en-Velay sous l’Occupation. La résistance civile en action » (50 p.)

Le commissariat du Puy, sous la houlette du commissaire Brie, joua un rôle déterminant dans la résistance à l’occupant, dans le sauvetage des Juifs et à la libération de la ville. À la fin des hostilités, le commissaire rédigea une longue note décrivant les actions de son service. Connue de quelques historiens, sa publication commentée permet aujourd’hui de révéler au grand public cette action peu connue et ses protagonistes qui sauvèrent des vies mais aussi l’honneur d’une ville. Document annexe sur notre site